Apithérapie

Sommaire

Pot de miel en verre

L’apithérapie consiste à utiliser les produits de la ruche récoltés, transformés et/ou sécrétés par les abeilles à des fins thérapeutiques. Abeille se dit « apis »en latin.

Les produits dont on se sert en apithérapie sont le miel, la propolis et la cire, la gelée royale, le pollen et le venin d’abeille.

Apithérapie : une utilisation ancestrale

L’utilisation la plus ancienne des abeilles dans un cadre thérapeutique remonte à 4 000 ans, des papyrus de l’Égypte antique y faisant référence. On attribuait alors une cinquantaine d’usages pharmaceutiques aux produits de la ruche (on s’en servait également pour embaumer les morts). De même, certains manuscrits chinois vieux de 2 000 ans en font déjà mention. À cette époque c’est le venin d’abeille qui est le plus utilisé. Mais les produits des abeilles étaient également utilisés chez les Incas.

En Europe, Hippocrate (en 400 avant J.-C.) utilise également le venin d’abeille pour traiter l’arthrite et les rhumatismes articulaires. Par la suite, c’est au XIXème siècle, en Autriche avec Phillip Terc, qu’on retrouve cette même utilisation du venin d’abeille.

Malgré ce long passé, ce n’est que dans les années 1950 que diverses études scientifiques se sont véritablement intéressées aux vertus attribuées aux produits de la ruche. Dans un premier temps, ce sont les propriétés du miel et de la propolis qui ont surtout retenu l’attention. Dans un second temps, des études se sont penchées sur les vertus de la gelée royale et du pollen.

Origine de l’apithérapie

La naissance de l’apithérapie proprement dite est toute récente. Elle remonte à une quinzaine d’années seulement. Il s’agit donc d’une médecine douce qui se propose de soigner différentes affections à l’aide des produits de la ruche. Outre son efficacité, cette approche est extrêmement intéressante en raison de l’absence d’effets secondaires.

De plus, comme d’autres approches alternatives, l’apithérapie ne cherche pas à agir que sur les symptômes. Elle intervient sur l’équilibre de l’organisme tout entier.

Car l’apparente simplicité des produits de la ruche est trompeuse. En effet, même si on connaît le miel, la propolis, la gelée royale, etc., on perçoit difficilement l’alchimie unique et complexe de ces produits naturels.

À titre d’exemple, la propolis contient près de 300 constituants exceptionnels et entièrement naturels dont :

  • des huiles essentielles (5 à 10 %),
  • des oligo-éléments,
  • des vitamines (provitamine A et vitamines du groupe B, la B3 notamment),
  • des flavonoïdes (chrysine, pinocembrine, galangine, quercétine, acacétine, pectolinarigérine, tectochrysine, izalpinine, kaempféride, rhamnocitrine, pinotrobine, sarkyranétine, pinobanksine),
  • des acides organiques (acides benzoïque et gallique),
  • des composés aromatiques (vanilline et isovanilline).

La composition chimique des produits de la ruche n’est jamais la même (en fonction des saisons, des années, etc.) de sorte que les micro-organismes ne peuvent pas s’y adapter et il n’y a donc pas de risque d’antibiorésistance comme avec les médicaments standardisés.

Il est quoi qu’il en soit indispensable que les produits apicoles utilisés soient de qualités irréprochables pour espérer être véritablement efficaces. Il est donc impossible de réaliser une production industrielle de ces substances naturelles. En effet, le bien-être de la ruche et de ses ouvrières est essentiel. Par ailleurs, il faut que les abeilles puissent butiner des fleurs vierges de produits phytosanitaires destructeurs.

Bon à savoir : plus la ruche est respectée, plus les produits obtenus (sans stress) sont de qualité (la propolis aura un spectre antibactérien plus large par exemple). Vous pouvez vous assurer de la qualité de la propolis en vérifiant qu'elle est labellisée ou 100 % naturelle, brute, et récoltée en France si possible.

Apithérapie : principales utilisations des différents produits de la ruche

Miel

Le miel fait déjà partie des remèdes recommandés par Hippocrate. Il l’intègre déjà dans des onguents qu’il utilise pour traiter des plaies.

Depuis, il a été reconnu comme extrêmement bénéfiques pour ses vertus :

  • énergisantes ;
  • désinfectantes (notamment au niveau des voies respiratoires avec des miels de montagne) ;
  • antibactériennes (le miel de thym ou de lavande peut s’appliquer directement sur les brûlures) ;
  • cicatrisantes et régénératrices ;
  • apaisantes au niveau gastro-intestinal et au niveau bronchique (contre la toux notamment).

Bon à savoir : en France, plus d’une vingtaine d’hôpitaux utilisent le miel pour ses propriétés cicatrisantes puisque son efficacité est supérieure à celle des traitements classiques.

Propolis et cire

Employée dans l’Antiquité pour ses vertus antiseptiques, Avicenne évoque également la propolis pour ses vertus cicatrisantes et anesthésiantes.

On sait maintenant qu’elle est extrêmement riche en vitamines et en antioxydants et elle est connue pour :

  • ses exceptionnelles propriétés antibiotiques qui se révèlent efficaces contre de nombreuses pathologies infectieuses, bactériennes (elle lutte efficacement contre les staphylocoques multirésistants, les streptocoques, l'Helicobacter pylori...) et virales (elle est par exemple antiherpétique et peut soigner une gingivite ou un abcès dentaire) ;
  • son action antifongique qui la rend utile contre les mycoses et les champignons (entre autres les Candida albicans et les Aspergillus trichophyton) ;
  • son action anticancérigène (elle ralentit la croissance des cellules cancéreuses et permettrait aussi de mieux supporter les traitements de chimiothérapie et de radiothérapie) ;
  • ses vertus détoxifiantes et hépatoprotectrices contre la chimiothérapie, l’alcool et les médicaments ;
  • stimuler l’immunité (la propolis augmente la production d’anticorps et de lymphocytes) ;
  • sa capacité à limiter les crises d’asthme ;
  • au même titre que la cire, stimuler la régénération et la croissance des cellules de la peau pour une meilleure cicatrisation et retarder leur vieillissement en activant la synthèse du collagène et de l’élastine.

De plus, tout comme le miel, elle aide à apaiser et à cicatriser les plaies et les brûlures.

Attention toutefois, elle doit être utilisée avec précautions.

La cire d’abeille est également intéressante puisqu’elle peut s’utiliser aussi bien en cosmétique que dans le domaine médical ou alimentaire (c’est un additif). Par ailleurs, il s’agit d’un excellent produit d’entretien pour des matériaux tels que le bois, le cuir ou le métal.

Gelée royale

La gelée royale (ou lait des abeilles), elle aussi, possède de formidables vertus.

Elle est notamment employée pour :

  • atténuer les troubles de la ménopause (d’une façon générale elle favorise « l’équilibre féminin ») ;
  • lutter contre les excès de cholestérol dans le sang ;
  • combattre l’hypertension artérielle ;
  • stimuler les capacités intellectuelles des enfants ;
  • stimuler le système immunitaire tout en jugulant le développement de bactéries pathogènes et virus ;
  • lutter contre la dépression.

En raison de sa grande richesse en vitamines,la gelée royale peut remplacer certaines vitamines prises sous forme de compléments alimentaires.

Enfin, elle peut être utilisée dans le cadre de la prise en charge des cancers en complément de la chimiothérapie et de la radiothérapie.

Pollen

Le pollen possède également de très nombreuses propriétés.

En effet, riche en oligo-éléments et en acides aminés, il est connu pour :

  • renforcer le système immunitaire (il est très utile en période de convalescence) ;
  • il aide à lutter contre la rhinite allergique ;
  • il ralentit le vieillissement cellulaire en particulier celui des phanères (ongles, cheveux et poils). ;
  • il soulage la fatigue oculaire ;
  • il régule la nervosité, réduit le stress et le surmenage ;
  • il combat la dépression ;
  • il régule le transit intestinal (il peut remplacer efficacement les probiotiques et aide à traiter la maladie de Crohn) ;
  • il stimule l’appétit et favorise la reprise de poids chez les personnes amaigries (une cuillerée à soupe de pollen équivaut à environ 100 g de viande) ;
  • il régule la tension artérielle ;
  • il aide à soulager les troubles liés à la ménopause et à l’andropause, etc.

Bon à savoir : tous les pollens n’ont pas les mêmes actions puisque certains permettent davantage de renforcer le système immunitaire (pollen de pommier) tandis que d’autres ont plus une action digestive (pollen de ciste) ou antioxydante (pollen de châtaignier), par exemple.

Venin d’abeille

Le venin d’abeille est depuis sa découverte utilisé pour soigner les affections rhumatismales et arthritiques chroniques. Ainsi, même dans l’Antiquité, c’est pour ces propriétés anti-rhumatismales qu’il était employé par Hippocrate.

De nos jours encore il sert à soulager ce type de pathologies ainsi que certaines maladies inflammatoires telles que les tendinites et les bursites (le venin est anticoagulant, vasodilatateur et il bloque le transfert de l’influx nerveux).

En apithérapie on s’en sert également pour prendre en charge :

Des études ont permis d’identifier certains des composants anti-inflammatoires du venin qui expliqueraient son action : l'adolapine et la mélittine. Cette dernière stimule la production de cortisol (elle est reconnue pour être 100 fois plus puissante que l'hydrocortisone) mais aussi de collagène et d’élastine, d’où son utilisation dans certains cosmétiques.

D’une façon générale, ces substances exercent une action tonifiante et stimulante, elles renforcent le système immunitaire et contribuent à détoxiquer l’organisme.

De nos jours, l’utilisation du venin d’abeille s’effectue par injection à l’aide d’une seringue. Le venin est dilué et injecté dans les zones douloureuses à traiter :

  • deux à trois séances de deux à dix piqûres pour des douleurs mineures (tendinite par exemple) ;
  • deux séances par semaine de 25 à 30 piqûres pour des pathologies graves telles que la sclérose en plaques ;
  • en apipuncture on applique le venin sur des points d’acupuncture afin de traiter des troubles aussi divers que l’incontinence, l’épilepsie ou les arthrites.

Certains thérapeutes utilisent même le venin d’abeille pour traiter la maladie de Parkinson en raison de sa teneur en apamine qui serait capable de freiner la dégénérescence des neurones dopaminergiques (les résultats restent incertains). Des recherches sont en cours dans ce domaine.

De façon plus simple, le venin d’abeille s’utilise sous de multiples autres formes : crèmes, pommades, lotions, comprimés, gouttes ou pastilles. Toutes ces préparations sont destinées à soulager les arthrites (les douleurs articulaires en général), les tendinites et certaines affections cutanées.

Bon à savoir : entre 1 et 3 % de la population est allergique au venin d’abeille (avec un pourcentage de réactions graves allant de 0,3 à 7,5 % selon les études) et il est donc nécessaire de subir un test d’allergie avant d’envisager ce type d’approche.

L'air des ruches

L’inhalation de l’air des ruches améliore la santé des patients asthmatiques et allergiques. En effet, les abeilles communiquent entre elles grâce à des messagers chimiques : les phéromones. Parmi les nombreuses phéromones sécrétées par les larves, le méthyl palmitate est tout particulièrement intéressant.

En pratique, 12 à 15 séances sont nécessaires (réparties entre trois semaines et trois mois), sachant que résultats sont variables selon les individus mais que la cure peut être renouvelée.

À noter : cette alternative naturelle, sans effet secondaire, ne se substitue pas au traitement de fond de l’asthme ni au traitement de la crise.

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