Sophrologie et douleur

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Yoga face à la mer. Thinkstock

Nous connaissons tous la douleur et la souffrance, mais c'est une expérience qui demeure personnelle à chacun et qui nous laisse traverser une multitude d'impressions et d'émotions différentes telles la peur, la colère, le chagrin, et change notre manière d'être aux autres et au monde.

La sophrologie peut, dans ces circonstances, nous emmener dans une profondeur d'être et une nouvelle découverte de nous-même. Petit tour d'horizon.

Qu'est-ce que la sophrologie ?

La sophrologie est à la fois une science de la conscience, une philosophie pour davantage se comprendre et vivre harmonieusement et un outil pour traverser la douleur et la souffrance.

Le mot sophrologie vient du grec sos, « l'harmonie » ; phren, « la conscience » et logos, « l'étude ».La sophrologie se sert de la parole, du souffle et de la visualisation pour apaiser la souffrance.

Sophrologie : parler de la douleur et de la souffrance avec délicatesse

Un stress est une agression qui abîme le corps, et évoquer la réalité de la souffrance est d'une grande difficulté.

Par-delà les cultures, un être humain ne ressent pas la douleur de la même manière. Une femme et un homme non plus :

  • La douleur et la souffrance nous laissent seul dans un monde intérieur dans lequel nous nous sentons éloignés des autres, et où ceux-ci n'arrivent plus à nous rejoindre.
  • En plus de cette forme de solitude, la souffrance peut créer de l'agressivité et de la colère, engendrant de la part des très proches rejet et incompréhension. « Car cette inaccessibilité à l'autre génère à son tour de la souffrance dans l'entourage ».
  • David Le Breton, sociologue et anthropologue, explique : « nous sommes des êtres séparés. La douleur agit comme une coupure entre les êtres ».

Après trois mois, des douleurs chroniques persistantes entraînent « un état de souffrance psychologique qui fait le lit de douleurs physiques. Il s'agit donc d'un cercle vicieux ».

Bon à savoir : une femme ressent plus vite et plus fort une douleur qu'un homme, et ses émotions interfèrent autrement. Le cerveau agit différemment chez l'un et chez l'autre.

Sophrologie : pour supporter douleur et souffrance

« La souffrance nous livre à une métamorphose, grande ou petite ». Bertrand Vergely nous éclaire : la souffrance « nous parle de nous, de notre liberté. Pourquoi subissons-nous ? Pourquoi ne supportons-nous pas ? Que se passe-t-il dans les profondeurs de notre être pour que nous soyons soudain paralysés ou libérés et plus forts ? » (auteur avec Marie de Hennezel d'Une vie pour se mettre au monde).

La sophrologie prend toute la globalité de la souffrance. Le rapport à la douleur se modifie, et une stabilité émotionnelle devient possible :

  • La sophrologie peut aider la personne qui souffre à aller chercher au fond d'elle une façon de faire quelque chose avec la douleur, car celle-ci change la perception que nous ressentons de nous-même et abîme notre rapport au monde. Mais elle peut se transformer en force. « Et ce voyage particulier au centre de nous-même, cette traversée de l'intime nous métamorphose et nous conduit à une connaissance de notre être le plus profond ».
  • La sophrologie nous apprend à « mentaliser, à visualiser pour faire baisser la diffusion de la douleur. Le mental a une influence colossale sur le corps, et la pensée peut peser sur la physiologie ».
  • La sophrologie aide à se détendre, à redonner de la vitalité, à se concentrer, et parfois participer à la guérison. Elle nous relie à nos sensations, « cette alternance de plein et de vide, de lourdeur et de légèreté, de dureté et de souplesse, d'ouverture et de fermeture qui anime le corps ».

Sophrologie et douleur : importance de la respiration

La respiration, douce, fluide et profonde sur laquelle l'attention se concentre, occupe une place importante dans la sophrologie :

  • Avec elle, il est possible de diminuer l'intensité de la douleur, en laissant faire, et d'enlever une colère, une peur, un chagrin…
  • La respiration invite à l'instant présent. « Le corps peut lâcher une partie de sa mémoire. Il tremble, gargouille, libère des larmes... Certains mettent un souvenir dessus, d'autres pas... C'est un sésame pour accéder au plaisir d'être mieux, dans son corps et dans son histoire ».
  • Respirer apporte de l'oxygène à l'organisme. Quand le souffle n'est pas fluide, cela entraîne des tensions physiques en lien avec nos émotions.

Par exemple, dans un stress, la respiration se bloque et l'organisme se crispe. Ces blocages et ces douleurs restent gravés dans la « mémoire du corps ».

En respirant amplement et profondément, l'arrivée de l'oxygène fait revenir les mémoires du corps et les libère.

Bon à savoir : il existe 226 centres antidouleur en France avec de nombreux spécialistes, anesthésistes, psychiatres, neurologues, rhumatologues...

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